Rencontre avec José Bové

Toujours aussi fervent défenseur de l’agriculture paysanne, avec sa belle moustache, José Bové ne change pas. Avec humour mais conviction, appel à la désobéissance civile !
Ce mardi 15 septembre, la salle était comble (au moins 400 personnes) à la Halle de Han.
« Comme les agriculteurs, José Bové estime que l’aide d’urgence apportée par l’Europe, à savoir une enveloppe de 500 millions d’euros, ne règlera rien, il faut revoir le modèle dans son ensemble. »1

Des questions qui touchaient à la malbouffe, à l’accès à la terre, aux scandales alimentaires, à la réforme de la PAC, au Traité Transatlantique, aux modèles agricoles, et plus encore.

Pour le MAP, c’était notre ami Roland de Raeve, humble et généreux paysan dans sa belle région de Tournay-Neufchâteau. Il nous a parlé de l’époque de leur première visite de l’AFSCA : deux jeunes femmes qui ne connaissaient rien aux fromages alors qu’elles contrôlaient leur fromagerie… L’aberration du système !

Quand au célèbre syndicaliste français de la Confédération Paysanne et de la Via Campesina est actuellement vice président de la commission Agriculture et développement rural au Parlement européen. Et il continue de tirer la sonnette d’alarme. Nous le savons que trop bien, la situation est évidemment catastrophique : l’agriculture est au bout du rouleau, écrasée par le rouleau compresseur de l’agro-industrie, avec la complicité des politiques européennes et internationales irresponsables.

MAIS NOUS, CITOYEN(NE)S et PAYSAN(N)s, NOUS POUVONS AGIR !
Le discours de José est clair : nous devons beaucoup plus souvent interpeller les parlementaires européens lorsqu’ils ne prennent pas suffisamment leurs responsabilités. Il propose donc aux citoyens d’aller par exemple démonter leurs plaques de parlementaires… Sacré José, il avait démonté le Mc Do en 1999 : « Il s’agissait, pour la Confédération paysanne de protester contre la décision de l’Organisation mondiale du commerce d’autoriser les sanctions américaines (sous forme de taxation punitive de certaines importations d’origine européenne, comme le fromage au lait cru roquefort), en raison du refus de l’Union européenne d’importer des États-Unis de la viande de vache élevée aux hormones de croissance. McDonald’s, entreprise d’origine américaine, représentait à leurs yeux la cible symbolique idéale, tout à la fois de la « malbouffe » et du « capitalisme apatride ». L’action, collective, réalisée à visage découvert, avait été annoncée à la police par les organisateurs. »2

Autre idée : sortir tous les bidons de Roundup à la sortie des magasins par exemple pour dénoncer l’empoisonnement quotidien, en invitant la presse évidemment. Et pourquoi pas en tête de cortège, l’un ou l’autre de nos édiles communaux, ce ferait preuve de courage et de responsabilité !

Des petites actions à réaliser en droit et en devoir de notre désobéissance civile, toujours en non violence bien sûr.

Une question José « Et si tu quittais ta chaise d’eurodéputé pour affirmer ton désaccord et dénoncer ce système absurde et criminel ? ». Et oui, la ploutocratie a pris le dessus !
http://www.amisdelaterre.be/spip.php?article658

Une brève de Serge Peereboom
Coprésident du Mouvement d’Action Paysanne