Quand la Wallonie maintient la démocratie en Europe !

Le gouvernement wallon pourrait empêcher la signature du CETA, petit frère du TTIP et fer de lance de la politique néolibérale européenne.

Le CETA, traité de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada, semblait déjà entériné. Il suffisait que les 28 membres de l’UE et les 10 provinces du Canada se prononcent en sa faveur. Une formalité pour une Europe largement soumise aux lois de l’Économie de marché. En Belgique, les 3 régions doivent se prononcer avant que Didier Reynders, ministre fédéral des Affaires étrangères, n’appose son paraphe. Mais le 14 octobre, le gouvernement wallon s’y oppose et empêche la Belgique et donc l’Union Européenne de signer le CETA.

« Toute l’Europe est occupée ! Toute ? Non ! Un village peuplé d’irréductibles Gaulois résiste encore et toujours à l’envahisseur… »

La presse européenne et mondiale peint ainsi un portrait de Paul Magnette, ministre-président wallon, en super-héros, irréductible et rebelle, dernier garant de la démocratie en Europe. Et effectivement, ce véto inattendu, semble être notre dernier recours pour empêcher les multinationales de rendre les parlements et autres instances démocratiques complètement obsolètes.

Mais l’appareil démocratique européen n’envisage pas réellement que l’on puisse s’opposer à ses prérogatives. On doit donc s’attendre à une série de chantages de la part de l’exécutif européen : amandes refaisant surface, financements suspendus, etc. Cecilia Malmström et ses copains arriveront-ils à faire plier le gouvernement wallon, comme ils ont, il y a un an de ça, fait rentrer Tsípras et Syriza dans le cadre de leur politique néo-libérale ? L’Union Européenne apprendrait-elle les leçons de cette histoire pour enfin ré-étudier la définition du mot « démocratie » ?

Les opposants au CETA affluent de toute l’Europe et du Canada pour apporter leur soutient à la petite et irréductible région wallonne. Qu’elle tienne !