Retrouvez Suisse , par exemple, qui compte une Confédération, 26 cantons (soit 27 constitutions, parlements et gouvernements !), parvient à gérer la complexité de son système institutionnel et à le transcender en matière de mobilité. Elle pourrait utilement nous renseigner sur les façons de vivre notre si cher (et cher !) fédéralisme de façon un poil plus efficace.
Une des conditions pour y arriver ? Assurer une certaine continuité des décisions politiques notamment à travers une expertise digne de ce nom dans l’administration et une vision à long terme de la mobilité souhaitée. Aujourd’hui, bien que les choses bougent dans le bon sens, le « know how » reste majoritairement concentré dans les mains des entreprises de transport (la SNCB et Infrabel au niveau fédéral, la SRWT et les TEC au niveau wallon). Pour le solde, les agents issus de l’administration sont ensuite débauchés par les cabinets ministériels pour renforcer l’expertise politique… ce qui déforce de facto celle des services publics ! Il est indispensable, pour développer une réelle politique de mobilité intégrée et cohérente, que les administrations soient renforcées dans leurs missions. Et en ce qui concerne la vision à long terme, on attend avec impatience celle sur laquelle plancheront prochainement nos différents ministres de la mobilité (une grande première !).
Une culture politique et institutionnelle en décalage avec les évolutions sociétales
Notre société actuelle est caractérisée par des phénomènes d’accélération [2]. Accélération de nos rythmes de vie, bien sûr, accélération des innovations et des mutations générationnelles aussi.
Aujourd’hui, l’imaginaire des jeunes générations, a fortiori urbaines, est résolument multi- et intermodal. L’âge moyen d’obtention du permis recule, signe que la voiture est de moins en moins synonyme de liberté. Dans les agglomérations moyennes, pour la première fois depuis les années 1950, l’usage de la voiture décroît ! Mais comment se déplacent nos responsables politiques ? Ultra majoritairement en voiture, n’hésitant à avaler les kilomètres (même lorsqu’ils viennent du fin fond du Luxembourg et se rendent quotidiennement à Bruxelles !), avec ou sans chauffeur. Les quelques pages que L’Echo a consacrées cet été aux habitudes de mobilité de nos ministres en disent long sur leur perception des défis en matière de mobilité. Comment convaincre nos édiles que le vélo se développe si ceux-ci se déplacent exclusivement en voiture et en avion ? Comment dépasser l’inévitable décalage des points de vue découlant du décalage des pratiques ?
En parallèle, les (plus si nouvelles) technologies font tomber les anciennes barrières d’accès à l’information, au partage, à l’économie collaborative. Aujourd’hui, l’utilisateur d’un smartphone est souvent davantage au courant des perturbations sur le rail qu’un accompagnateur de train de la SNCB. Pourtant, les structures politiques et institutionnelles de la mobilité, caractérisées par une inertie forte, se renouvellent bien moins vite. Souvent lourdes, peu flexibles, elles tardent à envisager de nouvelles façons de fonctionner qui s’adaptent aux évolutions sociales. A fortiori, la lenteur des investissements (il faut plusieurs années au groupe SNCB pour rédiger un Plan pluriannuel d’investissements et encore de nombreuses autres pour réaliser les projets concrets) et la longue durée de vie des infrastructures lourdes (plusieurs décennies de « durée de vie » pour le matériel roulant et les infrastructures fixes) rigidifient les décisions et ralentissent sensiblement les cycles d’innovation.
Soyons fair-play : oui, la SNCB (pour ne parler que d’elle) dispose d’une équipe de « community managers » (efficace, d’ailleurs), oui, elle propose aux usagers de consulter leurs horaires en temps réel, et oui, elle met progressivement en place des modalités plus innovantes pour organiser le paiement des titres de transport. Mais pourquoi une tarification intégrée entre les différents modes de transport ne peut-elle toujours pas être mise en place ? Pourquoi parle-t-on de voitures autonomes et jamais de bus sans conducteur ? Pourquoi est-il parfois si compliqué de demander à des travailleurs du rail de changer de dépôt ? Qu’attend-on pour offrir des services d’accessibilité intégrés, incluant offre de mobilité, logement, activités culturelles, intervention dans les frais de la crèche installée à la gare ? Que penser du post-paiement, à l’instar de nos factures d’électricité ou de téléphone, qui permettrait de payer pour les différents services de mobilité réellement utilisés (par exemple, ce mois-ci : deux locations Cambio, 4 x 35 km en train, trois dessertes urbaines en bus à Liège, un aller-retour en téléphérique, un trajet en taxi Collecto, 3h de voiture électrique autonome partagée, une location d’une semaine de vélo électrique) ? Quid de partenariats avec les fournisseurs de téléphonie mobile pour connaître les flux de transport et pour utiliser les smartphones comme supports de paiement ?
Bientôt, Google, Apple ou d’autres acteurs (on l’espère, coopératifs), en recherche perpétuelle d’innovation, mettront sur le marché de nouveaux services de mobilité. Pendant ce temps-là, la STIB, De Lijn, les TEC et la SNCB discutent sans doute encore de la couleur de la prochaine carte MOBIB…
Une vision étriquée de la problématique
Enfin, la mobilité reste la plupart du temps envisagée en vase clos, comme une fin en soi (le fameux « droit à la mobilité ») alors qu’elle n’est finalement qu’un moyen d’accéder à la vie sociale.
Trois autres portes d’entrée permettraient d’élargir l’appréhension de la problématique : 1. Le temps : la mobilité consiste en une série de déplacements au sein d’espace-temps spécifiques, et pose particulièrement problème à certains moments de la journée (à l’heure de pointe matinale surtout). Avant d’envisager de nouvelles infrastructures coûteuses, on gagnerait à mettre en place a),area[href*=".jpg" i]:not(.nofancybox),a[href*=".png" i]:not(.nofancybox,li.nofancybox>a),area[href*=".png" i]:not(.nofancybox),a[href*=".webp" i]:not(.nofancybox,li.nofancybox>a),area[href*=".webp" i]:not(.nofancybox)'); fb_IMG_select.addClass('fancybox image'); var fb_IMG_sections=jQuery('.gallery,.wp-block-gallery,.tiled-gallery,.wp-block-jetpack-tiled-gallery'); fb_IMG_sections.each(function(){jQuery(this).find(fb_IMG_select).attr('rel','gallery-'+fb_IMG_sections.index(this));}); jQuery('a.fancybox,area.fancybox,.fancybox>a').each(function(){jQuery(this).fancybox(jQuery.extend(true,{},fb_opts,{'transitionIn':'elastic','transitionOut':'elastic','opacity':false,'hideOnContentClick':false,'titleShow':true,'titlePosition':'over','titleFromAlt':true,'showNavArrows':true,'enableKeyboardNav':true,'cyclic':false}))}); };}; var easy_fancybox_auto=function(){setTimeout(function(){jQuery('a#fancybox-auto,#fancybox-auto>a').first().trigger('click')},1000);}; jQuery(easy_fancybox_handler);jQuery(document).on('post-load',easy_fancybox_handler); jQuery(easy_fancybox_auto); /* ]]> */