Demain, c’est aujourd’hui !

On ne peut résoudre un problème avec le même raisonnement qui l’a créé.

– Albert Einstein

Voilà que de plus en plus de gens découvrent d’autres modèles de consommation grâce au film « Demain ». Tant mieux, car le « système Terre », comme le disent Pablo Servigne et Raphaël Stevens dans leur livre « Comment tout peut s’effondrer »1 , est au bord du crash…

Les chercheurs d’une nouvelle discipline, la collapsologie, utilisent la métaphore de la voiture pour tirer la sonnette d’alarme : notre voiture, c’est la civilisation thermo-industrielle actuelle. Elle accélère de manière exponentielle, à l’infini… Cette accélération, c’est la croissance. Même si certains préfèrent l’ignorer, la croissance est limitée par la taille de son réservoir d’essence : les réserves de pétrole, de métaux et des ressources en général.

« À un moment, il n’y aura plus suffisamment d’énergies pour continuer. Et ce moment, c’est aujourd’hui. On roule sur la réserve. On ne peut pas aller au-delà et on a déjà franchi au moins quatre frontières sur les neuf frontières vitales au fonctionnement du « système Terre ». Cela correspond à une sortie de route ! » Or, préviennent les deux « collapsologues », « non seulement nous continuons d’accélérer, mais en plus nous avons quitté l’asphalte pour une piste chaotique, dans le brouillard »2 .

D’où la nécessité de trouver de nouvelles routes. Parmi celles-ci, l’agroécologie et le mouvement de la transition sont portés par un nombre croissant de citoyens. Comme le commerce équitable, ces alternatives veulent réduire les intermédiaires entre producteurs et consommateurs et soutenir un modèle agricole durable. Pour Elisabeth Piras, bénévole Oxfam et agricultrice bio engagée dans la défense de l’agriculture paysanne, toutes ces alternatives sont complémentaires et appartiennent à une même famille, dans laquelle on ne doit pas oublier la solidarité avec le Sud.

Celles et ceux qui pensent qu’il n’y a pas d’alternatives au modèle actuel et que l’agroécologie est utopiste, Olivier De Schutter répond :

Ce qui est utopiste, c’est de croire qu’on peut continuer sur le chemin qu’on a emprunté jusqu’à présent sans dommage considérable. Le réalisme aujourd’hui, c’est de changer radicalement le cours de la société.

Nos bénévoles n’ont pas attendu pour se mettre en action. Chacune et chacun peut agir pour une consommation responsable et relever un défi à sa mesure. Au printemps 2017, la campagne « Cultivons les alternatives » mettra l’accent sur la longue expérience de nos partenaires du sud en terme d’initiatives citoyennes. Notre site www.omdm.be/alternatives peuvent vous aider à relever votre défi. Malgré toutes les catastrophes, ne sombrons pas dans l’indifférence, la panique ou le fatalisme. Soyons le changement que nous voulons voir dans le monde, comme le disait si bien Ghandi.

Oxfam-Magasins du monde, un mouvement en transition pour une alternative équitable

Lorsque des citoyennes et des citoyens belges créent l’asbl Oxfam-Magasins du monde, en 1976, leur but était de créer un autre modèle de société et de résister face au néocolonialisme. On se trouve alors dans un contexte de « post-décolonisation », qui voit de nombreux mouvements de libération accéder au pouvoir. Pour soutenir ces mouvements, les membres d’Oxfam-Magasins du monde décident de commercialiser du café de Tanzanie, du vin d’Algérie, du café du Nicaragua et boycottent le régime d’Apartheid en Afrique du Sud.

Quarante ans plus tard, le commerce équitable d’Oxfam a beaucoup évolué en fonction du contexte mondial et des crises qui traversent nos sociétés. Aujourd’hui plus que jamais, les 5000 citoyennes et citoyens bénévoles qui portent le commerce équitable d’Oxfam, en Wallonie et à Bruxelles défendent et mettent en oeuvre un modèle économique alternatif qui tente de remettre l’économie au service de l’humain et de son environnement. C’est en ce sens que le mouvement d’Oxfam-Magasins du monde soutient et s’inscrit dans la démarche du mouvement de la Transition et cherche à contribuer à la mise en place de systèmes alimentaires alternatifs.