A la veille de la 21ème conférence des Nations-Unies sur le climat (COP 21) qui aura lieu en grandes pompes à Paris du 30 novembre au 11 décembre prochain, plusieurs associations lancent un appel au boycott des usines à viande.
Tout laisse prévoir que l’accord annoncé comme ambitieux qui engagerait solennellement tous les Etats du monde dans un processus contraignant permettant d’infléchir la courbe des rejets de gaz à effet de serre (GES) ne sera pas à la hauteur de l’enjeu. Il n’affrontera pas en effet le cœur du problème, celui de la surconsommation des pays industrialisés et de leur impact insoutenable sur les ressources de la planète. Une surconsommation dont l’impact est particulièrement désastreux sur les ressources et qui génère des émissions très lourdes de gaz à effet de serre est celle de produits carnés. Un régime alimentaire à forte teneur en viande, comme celui du belge moyen, entraîne des rejets importants de gaz à effet de serre (GES), une large part étant due à la production d’aliments à l’extérieur de nos frontières (soja). La FAO (Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture) a calculé que l’élevage dans le monde est responsable à lui seul de 14.5% des émissions de gaz à effet de serre, soit autant que les transports. Ces gaz sont bien sûr le CO2 relâché lors des transports mais surtout du fait de la déforestation et du labourage pour la production de soja, mais aussi le méthane résultant de la digestion des ruminants et de la fermentation de leurs déjections ; il s’agit aussi du protoxyde d’azote résultant de l’épandage des engrais azotés et des rejets d’ammoniaque. Rappelons que le méthane a un pouvoir absorbant qui vaut 23 fois celui du CO2 alors que pour le protoxyde d’azote, le rapport est 296 ! L’évaluation de la FAO fait l’amalgame entre la production industrielle de viande, avec confinement d’animaux dans des espaces restreints (et alimentation à base de tourteaux de soja et de maïs ensilé) et l’élevage lié au sol. Dans ce dernier cas, il s’agit d’élevages de volailles et de porcs en plein air et de bovins en pâturage. L’impact de l’élevage lié au sol sur le climat est évidemment réduit, ne fut-ce que par le fait qu’il limite forcément le nombre d’animaux, remplace le soja par l’herbe de prairies naturelles, renonce aux engrais azotés chimiques et réduit considérablement les transports, surtout lorsque les consommateurs sont proches (circuits courts). Pour le citoyen des pays industrialisés, manger uniquement les produits animaux issus de l’élevage paysan et renoncer aux productions des usines à viande est un acte politique quotidien d’une importance capitale pour la planète. Il ne passe pas par des accords internationaux et ne sera pas encouragé lors de la COP21. Pourtant, par contagion culturelle, il peut contribuer à amorcer le changement vers un monde écologiquement durable et socialement soutenable. Pas seulement en réduisant les émissions de GES mais aussi en réduisant la pollution des sols et des eaux, en protégeant le forêt amazonienne, en cessant de priver les enfants brésiliens de nourriture et en respectant les droits élémentaires des animaux d’élevage à une vie décente. Les associations signataires lancent un appel à tous, militants associatifs, politiques, simples citoyens pour qu’ils participent à cette campagne et choisissent d’accroître la part végétale de leur alimentation et de ne faire appel qu’à des produits animaux d’origine paysanne (certifiée bio ou non). Ce changement ne déséquilibrera pas leur budget consacré à l’alimentation. Il sera bénéfique pour leur santé et celle de leurs enfants. Contacts : Pour le Grappe asbl, Paul Lannoye – 081-23-09-69 Pour Wasabi asbl, Guy Bernard – 0484-21-57-17 Pour Respire asbl, Camille Latin – 0478-95-87-23 Pour VaVea semeurs de possibles, Sylviane Mergelsberg – 0472-57-86-07 Pour le MAP, Serge Pereboom – 084-38-96-67 Pour Rencontres des continents asbl, Sébastien Kennes Pour le Réseau des gasaps asbl, Florian Delespesse – 0483-36-06-64 Pour TerreMaCulture asbl, Vincent Dethier Pour Eco-Vie asbl, Jean-François Pontégnie – 069-22.50.81 Pour Vegetik asbl, Fabrice Derzelle Plus d’informations sur : www.usinesaviandestop.be