La Cellule d’Action Qualité du MAP et de la FUGEA remercie tout d’abord les responsables de l’AFSCA de lui avoir permis d’assister à ce symposium sur la qualité des circuits courts et d’avoir également ouvert celui-ci aux paysannes, paysans, consommateurs,…
Quelles sont les leçons à tirer de cette journée ?
1. Tout le discours de l’AFSCA se base sur des fondements scientifiques incomplets, fait référence à une littérature trop restreinte et se retranche derrière la règlementation européenne. D’autres pays de l’Union européenne appliquent celle-ci de façon plus souple. Il n’y a donc pas de prise en compte de la réalité du terrain et du quotidien des paysannes, paysans, artisanes, artisans belges,…
2. La mission première de l’Agence est le contrôle et cela en fait sa priorité. L’approche pédagogique et informative auprès des producteurs ne fait pas suffisamment partie de ses préoccupations immédiates. Les contrôles inadaptés et non annoncés, en plus du coût élevé des analyses (2780€/an)1 sont trop lourds pour les producteurs. Les producteurs ne s’opposent pas aux analyses réalisées sur les produits finis mais bien aux frais que cela engendre par rapport à leur volume de production. L’Afsca devrait donc réorienter ses missions en investissant davantage dans le service aux producteurs.
3. La vision des circuits courts de l’AFSCA présente des lacunes, n’étant pas adaptée à l’agriculture paysanne. « Le management de la sécurité alimentaire est mandaté depuis 2003 alors que la production artisanale est ancestrale. Des investissements plus élevés sont nécessaires pour le démarrage, il devient de plus en plus difficile de récupérer l’investissement de départ (à cause des volumes de production limités). Capital de démarrage : 60 000 à 120 000 €). »[1]
4. L’Agence se donne bonne conscience en évoquant quelques assouplissements ; ce qui se traduit sur le terrain par une application de la législation au cas par cas, province par province et à l’objectivité des contrôleurs.
5. Il n’y a pas de dialogue possible aujourd’hui avec l’AFSCA. Même si la parole a été donnée lors du symposium, celle-ci a systématiquement été coupée lorsque l’intervention d’un membre du public dérangeait.
6. Enfin, il est surprenant de constater que les conclusions du symposium étaient déjà tirées… celles-ci se trouvant dans les documents distribués en début de journée.
En conclusion, l’AFSCA doit reconnaître la spécificité de l’agriculture paysanne qui peut assurer un espace d’autonomie alimentaire entre producteur/consomm’acteur en coresponsabilité citoyenne et paysanne-artisane. Elle doit revoir sa façon de travailler et contrôler là où se trouvent les risques.
[1] Marianne SINDIC, Prof. Université de Liège/Gembloux Agro-Bio Tech. La maîtrise de la sécurité des circuits courts : l’expérience de la Cellule Qualité des Produits Fermiers en accompagnement des producteurs en région wallonne. Symposium du Comité scientifique de l’AFSCA, vendredi 9 novembre 2012.
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