Le Programme wallon du Développement Rural pour la période 2014-2020 réforme les aides à l’installation et l’investissement (Adisa). On pourrait voir dans certaines mesures une avancée timide et prudente à reconnaître les installations progressives en petite surface. En effet, les aides à l’installation ne sont dorénavant plus calculées sur base des montants investis à la création ou la reprise. Toute personne de moins de 40 ans qui désire s’installer peut potentiellement bénéficier d’une aide de 70 000 euros, non imposable. Bien sûr, ces aides sont soumises à certaines conditions : réaliser un plan d’entreprise viable qui permettrait de dégager 15 000 euros de revenu annuel au bout de trois ans. Un montant conséquent sur une période bien courte quand on connaît les réalités de la création d’un projet paysan. Le candidat doit également pouvoir prouver la pertinence de son projet ainsi qu’une expérience valorisable. Quelques nébuleuses ici quant aux critères qui seront pris en compte… Pas de grandes nouveautés concernant les aides à l’investissement, excepté que chaque investissement peut donner lieu à une demande individuelle et que les aides sont ouvertes aux paysanNEs à titre complémentaire.
Si ces réformes comportent leur lot de contradictions et de charges administratives, il n’en demeure pas moins qu’elles peuvent représenter un levier de la repaysanisation. Une opportunité timide mais réelle que le MAP entrevoit pour multiplier les projets paysans et faire entendre les voix de la transition agroécologique. Fort de son expérience et de sa militance paysanne, le MAP propose dès cet hiver d’accompagner les paysanNEs dans leurs démarches d’installation et d’investissement au travers d’un service spécialisé et individualisé.